Les enfants sont l’avenir de chaque pays

13.07.2020 - 16:35 | Manuel Walder

La Moldavie est un pays marqué par les questions d’émigration due au travail. Les enfants en sont les premières victimes. Démarré en août dernier, le projet a pour objectif de proposer aux enfants le soutien nécessaire pour leur offrir un avenir couronné de succès.

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Ils sont victimes de l’émigration des travailleurs: des dizaines de milliers d’enfants moldaves deviennent orphelins sociaux lorsque leurs parents partent à l’étranger chercher du travail.
En Moldavie, la pauvreté, le chômage et les salaires bas restent les raisons principales qui poussent de nombreux ressortissants à émigrer pour travailler dans d’autres pays. Ce faisant, de nombreux parents laissent leurs enfants au pays, ce qui provoque de profondes blessures psychologiques. Lancé en août dernier, le projet de la Fondation Village d’enfants Pestalozzi cible précisément ces enfants restés au pays, également appelés «orphelins sociaux». «Dans la plupart des cas, les parents à la recherche d’un travail émigrent vers l’Italie, la Russie ou l’Espagne», explique Argine Nahapetyan, responsable du projet. Toutefois, ils retournent rarement en Moldavie. Environ un mois dans l’année ou même tous les deux ans, ils se rendent dans leur pays d’origine pour voir leurs enfants. Cependant, ces rencontres sont souvent marquées par de l’incompréhension et de la distance. Le retour de ces parents engendre un grand défi: entre leurs enfants et eux, il existe désormais une distance psychologique et émotionnelle. Leur relation reposait principalement sur un soutien financier destiné à couvrir les besoins de leurs enfants. Pour la plupart des enfants, cette situation est incompréhensible; un grand nombre d’entre eux se demandent pourquoi ils ont été abandonnés. 

«Je souhaite que nous réussissions à atteindre tous les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés pour ce projet et que nous puissions ainsi améliorer l’existence de ces enfants.»

Argine Nahapetyan – Directrice des Programmes Europe du Sud-Est

Plus d’intégration pour de meilleures perspectives d’avenir

L’objectif principal du projet est d’intégrer à la société les enfants abandonnés. Les missions devront notamment leur offrir de meilleures conditions de vie et possibilités d’emploi. Ces enfants n’ont pas de parents pour les conseiller judicieusement sur leur avenir. Par conséquent, il est impérativement nécessaire de ne pas les laisser livrés à eux-mêmes. Notre objectif repose sur trois niveaux différents. Au niveau individuel, le projet est axé sur le soutien psychologique apporté aux enfants; il tend à les aider à construire des relations avec autrui, notamment avec des jeunes de leur âge. La peur de perdre et la méfiance sont leurs plus grands ennemis. En outre, le niveau d’éducation joue un rôle primordial dans leur insertion sociale. Lorsque les enfants réussissent à développer leurs facultés cognitives, émotionnelles, psychologiques et sociales, une grande étape est alors franchie. Ces facultés les aident à mûrir et à se montrer plus ouverts.  Au niveau institutionnel, les mesures du projet se concentrent sur l’idée de renforcer les compétences des enseignants issus des institutions locales responsables. Les enseignants reçoivent des formations leur dispensant l’approche pédagogique et psychosociale adéquate pour travailler avec ces enfants. Dans ce contexte, il est également important de sensibiliser les tuteurs à leur rôle de responsables légaux. Ces personnes doivent être en mesure de mieux soutenir les enfants dans leur vie quotidienne. Au niveau politique, le projet a pour objectif de renforcer les travaux de coopération Ils sont victimes de l’émigration des travailleurs: des dizaines de milliers d’enfants moldaves deviennent orphelins sociaux lorsque leurs parents partent à l’étranger chercher du travail. transversale. Pour résumer, le Ministère de l’éducation, le Ministère de la protection sociale de l’enfance et le service d’assistance psychologique doivent travailler main dans la main afin d’agir durablement. 

Une tragédie nationale

En Moldavie, le grand nombre d’enfants abandonnés est vécu comme une tragédie nationale, qui a même introduit le nouveau terme d’«orphelins sociaux». Selon un rapport publié en 2013, le nombre de garçons et de filles abandonnés était officiellement de 50 000; officieusement toutefois, plus de 100 000 cas ont été rapportés. Ces dernières années, l’émigration a connu un essor considérable. De ce fait, cette problématique jette une ombre sur l’avenir de la Moldavie. Car les enfants sont l’avenir de chaque pays.

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