Faire de la radio, ça rassemble
07.09.2020 - 16:47 | Christian PossaIl fait de la programmation, produit de la musique et construit des robots: Meo a un faible pour la technologie, cela ne fait aucun doute. Ce savoir-faire est mis à profit lorsque le jeune reporter mobile et ses camarades utilisent le programme de montage pour peaufiner leurs billets.

«À deux ans déjà, il aurait préféré démonter des radios plutôt que de jouer aux Legos», raconte sa mère Kathrin. D’où lui vient cet enthousiasme? Elle n’en sait rien. «Il ne tient pas ça de moi», ajoute-telle en riant. La chambre de Meo dévoile quelques-unes de ses passions: sur le bureau trône un grand écran avec pour image de fond un montage savamment réalisé à partir de photos du jeu Minecraft. Une souris, un clavier, une console de mixage, un clavier d’enregistrement, un micro et un casque sont alignés près de l’écran. Une batterie occupe une grande partie du reste de la pièce tandis qu’un robot d’un mètre se tient devant l’armoire.
Meo se décrit lui-même comme un jeune garçon plutôt féru de technologie. Aussi ne faut-il guère s’étonner que la première édition de la Digiweek organisée au Village d’enfants l’ait passionné. Ses intérêts ne se limitent toutefois pas à cela. Le jeune garçon de 13 ans aurait aimé participer à la Conférence nationale des enfants. Malheureusement, il ne faisait pas partie des trois élèves sélectionnés de sa classe. «Le Village d’enfants porte bien son nom», fait-il remarquer avec enthousiasme. Un village qui accueille plus d’enfants que d’adultes. Selon lui, il est important que les enfants bénéficient d’un lieu où ils apprennent à être responsables et à prendre de nombreuses décisions seuls.
Meo s’est porté volontaire pour le projet «Reporters mobiles» parce qu’il lui offrait la possibilité de se glisser dans la peau d’un journaliste. «Et cela permet en même temps d’étoffer son portfolio.» Lorsqu’il entrera en secondaire de deuxième degré, il lui faudra en effet choisir une orientation professionnelle. Entre la programmation et la production de musique, il ne veut se fermer aucune porte. Lorsqu’on lui demande ce qu’il retire du projet sur le plan personnel, il répond après une brêve hésitation: «Peut-être le fait que j’accorde désormais plus d’importance aux recherches.» Meo s’épanouit dans son rôle de reporter mobile, son entourage n’en doute plus: «Je trouve qu’il est plus ouvert et plus loquace, qu’il ose davantage sortir des sentiers battus», déclare Marina Ehrmann, sa professeure. Témoin de l’influence positive qu’a la radio sur le jeune garçon, elle a rapidement réservé un projet d’une semaine au Village d’enfants pour toute la classe. Pour Kathrin, la mère de Meo, le projet ne se résume pas simplement à faire de la radio. Elle voit bien que son fils fait des rencontres bénéfiques en dehors de l’école: «C’est le temps partagé avec des gens qui le prennent au sérieux qui l’amuse.»
Pour son prochain billet, Meo veut faire découvrir l’Italie à ses auditeurs et leur indiquer ce qui vaut la peine d’être vu (ou non) dans ce pays méditerranéen. C’est important pour lui d’apporter une touche personnelle à ses productions: «Je voudrais que ce soit passionnant et éviter que les gens n’éteignent la radio directement. » Aussi consacre-t-il un temps considérable au montage, supprimant les raclements de gorge et ajoutant ses propres bruits de fond. À l’en croire, le programme de montage est on ne peut plus simple et logique. Si Meo semble emmagasiner les connaissances techniques à toute vitesse, ce n’est pas le cas de tous les reporters mobiles, qui s’adressent souvent à lui pour les questions d’ordre technique lors de leur rencontre trimestrielle. «Ça me fait plaisir de savoir que je suis utile», reconnaît-il avant de se replonger dans les profondeurs du programme de montage.