Notre studio mobile reprend la route
11.09.2020 - 10:35 | Sabrina SchönenbergerAprès une pause forcée de quatre mois, le bus abritant le studio du Village d’enfants a repris sa route vers les différentes écoles. Les élèves de sixième année de l’école primaire d’Altendorf (SZ) ont été les premiers à avoir la chance de participer de nouveau à un projet radio.

Le bus s’est arrêté dans la cour de récréation ensoleillée de l’école primaire d’Altendorf. Devant le studio, les enfants ne cessent de se préparer à leur émission. Tout excités, Levin et ses trois amis répètent le texte qu’ils ont préparé ensemble pour leur passage à l'antenne. Des jeunes filles se placent en cercle et essayent de dissiper leur nervosité à l’aide de gestes rapides. D’autres enfants préfèrent rester seuls dans leur coin pour s’exercer une dernière fois. La porte s’ouvre. Tendu, Levin prend place derrière le microphone et place le casque sur ses oreilles. La lumière à l’extérieur du bus passe au rouge: l’émission vient de commencer.
Les élèves d’Altendorf sont enthousiastes à l’idée de pouvoir parler en direct à la radio de leurs passions, d’un événement qu’ils ont vécu ou de leur quotidien à l’école. C’est notamment le cas de Levin. Ses amis étant d’origine étrangère, il les interviewe au sujet de leur pays de naissance. «C’est vraiment chouette de travailler tout seul», estime Levin. L’ambiance est à la fête. Tout le monde est heureux de pouvoir enfin passer du temps ensemble après la pause imposée par le coronavirus. À l’entrain des élèves, on devine immédiatement qu’ils ont dû passer beaucoup de temps à écrire leurs billets et à quel point ceux-ci sont importants à leurs yeux. Ils ne cessent de suggérer de nouvelles idées et de chercher des moyens pour améliorer leurs contributions et les rendre encore plus intéressantes.
«Cette semaine, j’ai appris à m’exprimer avec plus d’assurance devant un public et à créer une émission radio.»
Maki – élève
Des changements en période de coronavirus
Évidemment, les projets radio n’ont pas échappé à la pandémie de coronavirus. Ainsi, l’hygiène a été mise en exergue lors des projets. Bien que le bus soit équipé de nombreux micros, seuls quatre d’entre eux sont utilisés afin de respecter les distances de sécurité obligatoires entre l’équipe radio et les élèves. Une vitre de plexiglas divise désormais le studio en deux: elle permet d’éviter tout risque de contamination des enfants et des adultes durant l’enregistrement. En outre, le bus est soigneusement désinfecté tous les midis et tous les soirs. Les personnes invitées par les élèves dans le cadre de l’émission doivent être interviewées par téléphone. Quant à la visite des parents, il a malheureusement fallu y renoncer.
«Le naturel dont ont fait preuve les enfants m’a très vite aidée à surmonter ma crispation, de sorte que même la vitre de plexiglas ne nous a pas dérangés.» Samantha Kuster, éducatrice responsable des projets radio. L’école primaire aussi a subi quelques modifications. Ainsi, chaque entrée est pourvue d’un distributeur de désinfectant. Lavées auparavant une seule fois par semaine, les salles de classe sont désormais désinfectées minutieusement chaque soir. «Nous veillons particulièrement à ce que les enfants restent chez eux au moindre signe de maladie. Ainsi, nous pouvons enrayer une éventuelle contamination à la chaîne», explique Christoph Stäuble, professeur à Altendorf.
Des talents cachés
Luke, Noah et Julian s’occupent du thème «Protection de l’environnement et des animaux». L’attitude de ces trois jeunes talents assis dans le bus rappelle celle des professionnels. Détendus, ils récitent leur billet distinctement dans le microphone. «C’est méga chouette de créer sa propre émission et de la présenter en direct», s'enthousiasme Luke. Les professeurs de l’école primaire d’Altendorf et l’équipe radio se réjouissent du talent qui sommeille chez les élèves. Jusqu’alors plutôt discrets, les enfants rayonnent véritablement dès qu’ils se retrouvent derrière le micro et qu’ils sont l’objet de l’attention. «Les élèves ont pu se concentrer entièrement sur l’émission de radio et ont apprécié la semaine malgré l’absence de public dans la cour de l’école», estime Samantha Kuster.