Départ après dix ans: la rétrospective d’Urs Karl Egger

29.01.2018 - 13:26 | Michael Ulmann

Après dix ans d’engagement pour la Fondation Village d’enfants Pestalozzi, le temps est venu pour moi de me réorienter et de suivre une nouvelle voie. Je vais donc quitter la Fondation à fin février 2018. Mes sentiments à cet égard sont contradictoires: je me réjouis, parce que je vais relever un nouveau défi et que je sais que la Fondation est sur la bonne voie, mais je suis également nostalgique, parce que je vais quitter beaucoup de gens formidables qui s’engagent, avec un immense engagement, au profit de la Fondation et de ses objectifs.

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L’année dernière, nous avons pu récolter plusieurs fruits de nos efforts des années précédentes. Plus de 2500 enfants et adolescents ont pu vivre une expérience unique et durable dans le cadre de nos projets d’échange interculturel au Village d’enfants Pestalozzi et dans des écoles du pays.

Je me souviens en particulier du European Youth Forum à Trogen en mars de l’année dernière, une semaine organisée pour la première fois avec l’école cantonale de Trogen et qui avait réuni 140 adolescents de huit pays d’Europe. Par ailleurs, je suis heureux que nous ayons pu commémorer en 2017 les 35 ans d’engagement international de la Fondation en présence du directeur de la Direction du développement et de la coopération (DDC), Manuel Sager. 17 nouveaux projets au profit d’une meilleure éducation scolaire ont pu démarrer l’année dernière dans les onze pays où la Fondation intervient. Et comme la situation est particulièrement précaire en Afrique méridionale, nous avons commencé à développer de nouveaux projets dans un pays supplémentaire, le Mozambique.

Des souvenirs marquants

De nombreux souvenirs sont associés à mes dix années de travail auprès de la Fondation Village d’enfants Pestalozzi – des moments forts et des succès, mais aussi des défis. Je conserve surtout le souvenir de nombreuses rencontres uniques. Par exemple, une conversation avec un adolescent au Salvador qui me racontait la dureté de sa vie quotidienne. Je revois aussi une salle de classe en Tanzanie où 200 enfants s’entassaient sur d’étroits bancs en bois.

Je n’oublierai jamais non plus les yeux vides des habitantes et habitants d’un village indigène déchiré au Laos où la globalisation a laissé des traces évidentes. Le moment des séparations, toujours très émotionnel, des enfants et des adolescents à la fin d’une ou de deux semaines de projets d’échange interculturel au Village d’enfants est aussi un souvenir émouvant.

Au cours de toutes ces années, l’engagement enthousiaste des collaborateurs m’a également frappé. J’ai particulièrement apprécié les nombreuses discussions et moments inspirateurs, quand on trouvait soudain de nouvelles idées et développait des idées constructives. J’étais toujours fasciné de voir comment une telle organisation vit et fonctionne, comment plus de 130 collaboratrices et collaborateurs en Suisse et à l’étranger s’engagent pour des enfants et des adolescents avec compétence, sens des responsabilités et passion.

Relever les défis

La recrudescence des conflits armés ces dernières années, mais aussi des préjugés, des discriminations, du ra- cisme ainsi que du populisme politique, m’inquiète. La destruction de l’environnement et le changement climatique semblent aussi se poursuivre inexorablement. Devons-nous rester là à regarder sans agir? Non, d’innombrables anecdotes ainsi que la mesure systématique de l’efficacité de nos projets prouvent que notre engagement en faveur d’une éducation globale et qualitative peut faire bouger les choses.

Le Village Pestalozzi à Trogen y contribue grandement en tant que lieu de rencontre incomparable au coeur de l’Europe. Il constitue un terrain d’expérimentation unique dans la perspective du développement global de la personnalité d’enfants et d’adolescents. Avec plus de trente projets éducatifs dans douze pays, la Fondation Village d’enfants Pestalozzi propage également sa vision d’une éducation globale dans quatre régions du monde.

Chère lectrice, cher lecteur, je vous remercie chaleureusement de votre confiance et du soutien que vous avez apporté à la Fondation Village d’enfants Pestalozzi et à moi-même ces dernières années. Je suis convaincu que vous aurez également toutes les raisons de poursuivre ainsi avec la nouvelle directrice ou le nouveau directeur. Même si je m’apprête à me réorienter professionnellement, je conserverai des liens étroits avec le travail de la Fondation. Celle-ci poursuit en effet une vision qu’il est plus que jamais urgent de soutenir: construire un monde pérenne et pacifique.

Apprenez-en plus sur Urs Karl Egger et son temps à la fondation et retrouvez des autres nouveautés des projets internationaux et du village d’enfants.

Ci-dessous, le magazine est disponible pour télécharger.

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